remade
Charlotte Moth
13.02.2010 - 03.04.2010, vernissage 13.02.2010
Perhaps we should think of Charlotte Moth as someone who introduces the work to the beholder?like the figure of the admonisher in classical painting. Consider, then, a character located at the very edge of the canvas, straddling two different spaces: that of the beholder and that of the image. She looks out at and calls to the beholder, presenting him or her, not with a stable object, but with a situation that invites them to consider the work as unfolding in its entirety, backtracking to its beginnings, skipping forward to how it is reread and discussed.
<>The sequined curtain
The first curtain was made in the Schaufenster project space in Düsseldorf in March 2009 with the idea of the frame in mind. The space of the Schaufenster is a former display window. This situation made me think about what it meant to see something from just one side. About how something could work with a sense of surface that was both visible, (the back wall) and see-through, but tangible (the pane of glass). I was reminded of a quote by Alighiero e Boetti, ?Behind every surface is a mystery: a hand that might emerge, an image that might be kindled, or a structure that might reveal its image?. I liked the tautological possibilities of this quote. The window became a situation to create an image. When the sequined curtain was installed in the project space I took a black and white photograph of it. To be interested in the materiality of the image, its potential, meant questioning the source of the image, the experience that generates it. To make this work once was not enough. It develops through its transferability and displacement. Using consistent materials, I confront immovability through looking to make something unique to a place, site. In this sense "remade" is exactly what it is and what it is not, it becomes a contradiction of terms through a mechanism of displacement.
<>The Travelogue (a personal collection of analogue images)
The 'Travelogue' is a constant through being an accumulation of analogue images that reflect my changing experiences of being in places. It looks at Modernist architecture, but is more a study of architectural spaces in the widest sense. I think of recent places that I have photographed, the Bauhaus in Dessau, a house in Bleckede, Germany, the hotel on the Isle of White that had an interior like the Guggenheim Museum, Aby Warburg?s house in Hamburg, the shoe rack of an ancient temple in Japan. Time spent taking these photographs has enabled links between historical categories to develop and blur, in this sense the 'Travelogue' is an organic thought process, a collage. An activity that uncovers the to-ing and fro-ing of image and experience.
Charlotte Moth, February 2010
Charlotte Moth was born in Carshalton (UK) in 1978, and has been living in Paris since 2007. Her recent solo presentations (2008/09) include the Schaufenster of the Kunstverein für die Rheinlande und Westfalen, Düsseldorf, FormContent, London, and Hermes und der Pfau, Stuttgart. Recent residencies include Schloss Bleckede, Germany 2009, Irish Museum of Modern Art, Dublin, Ireland 2009 and Le Pavillon, Palais de Tokyo, Paris 2008. Her solo show at Bloomberg Space, London is on view until Feb. 20. Forthcoming shows include a solo exhibition at the Halle fur Kunst Lüneburg, Germany, Sept 2010. Special thanks to: Maeve Connolly, Sadie Murdoch, Le Pavillon du Palais de Tokyo, Mickaël Vivier, Falke Pisano and Peter Fillingham.
Peut-être faut-il imaginer Charlotte Moth introduisant le visiteur comme dans certains tableaux la figure de l'admoniteur. Considérons donc un personnage placé juste au bord du cadre, à cheval entre deux espaces: celui du spectateur et celui de l'image. Il regarde et interpelle le spectateur, lui propose une situation qui ne consiste pas en un objet stable, et dans laquelle il s'agit de penser au déroulement de l'oeuvre dans son ensemble, aux retours en arrière, à sa relecture et son commentaire.
<>Le rideau à sequins
Le premier rideau a été créé pour le Schaufenster (project space) du Kunstverein de Düsseldorf en mars 2009, avec en tête l'idée-même de cadre. Le Schaufenster est une ancienne vitrine, et c'est à partir de cette situation que j'ai commencé à travailler. Qu'est-ce que cela signifie de ne voir qu'une seule des faces d'un objet? Comment une chose peut-elle donner le sentiment d'une surface à la fois visible (le mur du fond) et transparente bien que tangible (la vitre)? Je me suis souvenue d'une citation d'Alighiero e Boetti : « Sous chaque surface se cache un mystère : une main qui pourrait apparaître, une image prête à naître, une structure susceptible de dévoiler son image ». J'aimais bien cette citation pour ses possibilités tautologiques. La vitrine est devenue une situation dans laquelle créer une image. Lorsque le rideau brodé de paillettes a été installé dans l'espace d'exposition, j'ai pris une photo noir et blanc de celui-ci. En m'intéressant à la matérialité de l'image, à son potentiel, j'ai été amenée à questionner la source de cette image et l?expérience qui la produit. Réaliser une seule fois cette pièce ne me suffisait pas, car elle se développe à travers ses transferts possibles, son déplacement. À l'aide de matériaux inchangés, je me confronte donc à l'immuable, en cherchant à produire quelque chose d'unique et de spécifique à un lieu, un site particulier. Dans ce sens, « remade » est à la fois exactement ce qu'il est et ce qu'il n'est pas: le procédé du déplacement en fait un oxymore.
<> Le Travelogue (collection personnelle d'images analogiques)
Le « Travelogue » offre une certaine constance par son statut d'accumulation d'images analogiques, reflétant mes expériences qui changent selon l'endroit où je me trouve. Il se penche sur l'architecture moderniste, mais se présente davantage comme une étude d'espaces architecturaux, dans un sens très large. Je pense par exemple aux endroits que j'ai photographiés récemment, comme le Bauhaus de Dessau, une maison à Bleckede en Allemagne, l'hôtel sur l'île de Wight dont l?intérieur ressemble au Guggenheim, le domicile d'Aby Warburg à Hambourg ou le porte-chaussures d'un vieux temple au Japon. Au fil du temps passé à prendre ces photographies, les liens entre les catégories historiques ont changé et commencé à s'estomper ; dans ce sens, le « Travelogue », ou récit de voyage, est un processus de réflexion organique, un collage, une activité révélant les allées et venues entre images et expériences.
Charlotte Moth, Février 2010
Charlotte Moth est née à Carshalton (UK) en 1978 et réside à Paris depuis 2007. Elle a exposé récemment au Kunstverein für die Rheinlande und Westfalen, Düsseldorf, à FormContent, Londres (2009) et à Hermes und der Pfau, Stuttgart (2008). Elle a été en résidence au Schloss Bleckede, à l'Irish Museum of Modern Art, Dublin, Irlande (2009) et au Pavillon du Palais de Tokyo (2008). Son exposition personnelle au Bloomberg Space à Londres est visible jusqu'au 20 février. Elle bénéficiera en septembre 2010 d'une exposition à la Halle für Kunst Lüneburg. Remerciements à : Maeve Connolly, Sadie Murdoch, Le Pavillon du Palais de Tokyo, Mickaël Vivier, Falke Pisano et Peter Fillingham.